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samedi 27 avril 2013

D’un roman de Daniel Boulanger




Je viens de terminer la lecture du roman de Daniel Boulanger  La mer à cheval.  Ce curieux ouvrage me laisse une impression pour le moins mitigée. Si vous rêvez d’action, de péripéties échevelées, vous serez bien déçu : Charles, un gentleman plus ou moins farmer qui exploite les bois qui entourent son château et élève des faisans constate la fugue de sa femme, Jeanne.   Celle-ci finit par revenir avant de disparaître à nouveau…  Ajoutez à cela un fermier voisin qui rêve de s’approprier les terres de Charles, une vieille domestique qui veille sur lui comme ferait une mère bougonne, la curieuse manie qu’a le châtelain d’attraper des insectes qu’il retient prisonniers sous divers verres, de longues promenades en compagnie d’un Bas-rouge et d’étranges dialogues entre un mari et sa femme retrouvée : pas de quoi inspirer Hollywood !

Le roman n’étant plus disponible que d’occasion, il ne dut pas rencontrer un succès fabuleux. Et ça se comprend. Le problème avec Boulanger c’est la richesse de son style. Richesse qui confine à l’obscur. Prenons une phrase au hasard : « Les arbres sont d’un grand secours à l’âme feuille. » Ouais, je veux bien. Si jamais je me sens l’âme feuille, il faudra que j’aille vérifier auprès des arbres la taille du secours qu’ils procurent.  En fait bien des passages me sont resté hermétiquement clos. Ne l’oublions pas, Boulanger est un poète, et c’est peut-être ce qui gène : un langage poétique est-il bien adapté à une longue œuvre de genre narratif ?  J’ai eu comme une impression d’indigestion, du genre qu’on ressentirait  à manger une portion surabondante de nourriture trop riche.

J’en suis à me demander si le roman est un format qui convient au style précieux de cet auteur. Autant j’ai pris plaisir à lire ses recueils de nouvelles, autant je sors de ce livre avec une sensation de malaise.  Comme si la mince intrigue n’eût été digne que d’un bref récit…

PS : Il semble que mon blog, comme ceux de mes amis ait recouvré aux yeux de M. Facebook sa sûreté première...

3 commentaires:

  1. Personnellement à la première phrase du genre : "Les arbres sont d'un grand secours à l'âme feuille", que je rencontre, le livre me tombe à l'instant des mains.
    Cela m'évite bien des indigestions.

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    1. La tentation est grande, en effet. Seulement, par ses phrases absconses, Boulanger parvient à créer une ambiance étrange et originale qui font de ses nouvelles un régal...

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  2. Personnellement, je me méfie des poètes. Leur combine leur permet de planquer le flou de la pensée et l'approximatif du style.
    Enfin, je ne parle que de nos contemporains, bien sûr, je ne me permettrais pas de m'en prendre à Baudelaire à Hérédia ni à Verlaine. Il en existe peut être encore de ce calibre mais on ne les voit guère.
    Amitiés.

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