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vendredi 30 août 2013

Blogueur politique



Je me suis longtemps dit qu’être blogueur politique que l’on soit pour ou contre le gouvernement en place était une sinécure. Au temps de la politique-spectacle où ne se passe un jour sans qu’on nous montre une nouvelle et fascinante facette de l’action du président et que ne s’écoule d’heure sans qu’un ou l’autre de ses ministres ne  se rende qui au chevet d’une goitreuse, qui à l’inauguration du salon de la délocalisation, qui au congrès des associations pour l’association des associations, le travail ne manque pas : on a matière à louer comme à s’indigner. Seulement, ça, c’était avant.

Il se trouve qu’après un peu plus d’un an de hollandisme il devient difficile de passionner les foules par le commentaire d’actions, de prises de position et de réformes qui n’intéressent personne et en qui nul ne croit. On a pu un temps penser que le « mariage pout tous » allait rudement secouer le cocotier mais force est de constater qu’une loi, si farfelue soit-elle mais qui concerne si peu de gens, ne saurait durablement troubler la torpeur d’un peuple désabusé.

Le blogueur de gouvernement finit par se montrer morose. Comment s’enthousiasmer pour un cabinet si pâlichon ? Comment applaudir des deux mains des réformes aussi négligeables que peu fidèles aux engagements pris ? Alors on retourne à ses vieux démons : taper sur la Droite. Mais ça aussi c’est lassant. Un  amoureux qui ne fait que ressasser les défauts de l’ex  de son élue ne finit-il pas par indisposer cette dernière ? Restent de temps à autre des faits divers qui, mauvaise fois aidant, permettent de ressortir, sans grand conviction, l’arsenal des théories sociologique de l’excuse et d’agiter, sans grand succès, le vieil épouvantail du fascisme. Mais rien qui donne envie de pavoiser : le cœur n’y est plus.

Pour l’opposant, ce n’est guère mieux. Une fois qu’on a souligné la contradiction entre les propos du ministre des causes retrouvées et ceux de son collègue du délabrement citoyen,  qu’on a dénoncé l’incompatibilité des mesures prises avec les objectifs visés, que peut-on faire sinon se répéter ad nauseam ?  Sans compter que l’indignation et les défilés protestataires sont des spécialités gauchistes et qu’il faut de longues années de pratique pour les exercer de manière convaincante.

Et puis il faut bien dire que l’inconsistance de l’exécutif n’aide personne : à peine a-t-il  annoncé la moindre position qu’il s’empresse d’en adopter une contraire. On a à peine eu le temps de commencer à s’indigner ou à s’ébahir sur le bellicisme du président que celui-ci revient  à plus de circonspection. Allez vous y retrouver…

Décidément, le blogueur politique a connu de bien meilleurs jours.

15 commentaires:

  1. Mais ça , c'était avant mais depuis nous sommes guidés par le Phare de l'Humanité, l' Œil du Monde et c'est cela le changement.

    A part ça, c'est toujours Jaguar?

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    1. J'hésite entre une Jaguar XJ6 et une Daimler XJ40. Dilemme qui devrait se résoudre au cours du week-end.

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    2. Pour ma part, je préfère Daimler, le niveau du luxe intérieur est plus élevé.

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    3. La Daimler pour son côté vieille noblesse anglaise. et pour la Jaguar voici ce site.

      http://www.auto-reverse.com/dix-bonnes-raisons-de-ne-pas-acheter-une-jaguar-xj6/

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    4. J'ai lu l'article, Grandpas. Amusant. Mais il parlait de modèles plus anciens...

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    5. La Daimler XJ 40 est la MÊME voiture que la XJ6, seules diffèrent les finitions, encore plus soignées chez Daimler.

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  2. Taratata, je ne suis pas d'accord, on ne cesse de se marrer avec ce nouveau gouvernement dès lors que l'on a choisi le parti d'en rire. Pas une journée sans une connerie; de quoi commettre chaque jour péché de gourmandise en se ruant sur la dernière bévue, le dernier couac, le dernier reniement ou la dernière reculade de ces branquignols. Non ?

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    1. Ben moi, ça me lasse un peu. Le comique de répétition a ses limites.

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  3. Si le changement perçu n'est pas exactement celui attendu par les électeurs du cadeau de Dieu fait à la France (fille aînée de l'Église tout de même, ce qui n'est pas rien), (donc au Monde et à l'Univers), les atermoiements du cadeau en question restent assez savoureux pour qui sait garder un peu d'humour.

    En revanche, au sujet du ou de la (selon que vous serez et cætera) MPT, avez-vous entendu, hier matin je crois, cet émouvant témoignage, sur la RSC™, de l'ouverture de la conduite aux aveugles ? C'était beau comme l'antique ! Et cela m'a rappelé votre audacieux projet d'autoroutes pour tous, ce qui serait, disons-le à la façon de Marie-Ségolène R., un "évènement planétaire". Il est d'ailleurs regrettable que notre bon Président de la République tarde à se pencher sur votre idée.

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    1. Un événement planétaire ? Comme vous y allez ! Vu le faible nombre d'aveugles la mesure risquerait de n'entraîner que peu de conséquences. Cependant, pour ce qui est de l'égalité des droits, ce serait indéniablement une avancée.

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    2. "Comme vous y allez !" Vraiment ? Et LE (cette fois, c'est bien DU mpt que je parle) MPT ne concerne-t-il pas, lui non plus, qu'un faible nombre de candidats ? Et n'est-il pas cependant considéré comme un changement de civilisation ? (même si ça m'arrache d'employer les termes de la baudruche de la justice et consorts.)

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  4. Profitez de cette vacuité blogueuse tant qu'elle dure. L'approche des élections municipales va faire se réveiller les blogs de groupies de tel ou tel cher leader et fleurir les articles qui se tiennent prêts à déduire des résultats espérés des camouflets, des désaveux, de nouveaux espoirs ou des spectres de 21 avril à l'endroit ou à l'envers. Vous regretterez alors la léthargie et la flaccidité des blogueurs politiques.

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    1. C'est vrai, je sens que la perspective des déculottées municipales vont leur rendre vigueur. Ça sent le festival d'âneries "antifascistes".

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  5. Article tout à fait remarquable qui dissèque avec une précision chirurgicale les avanies que nous vivons depuis le départ des autres, lesquels étaient presque aussi incompétents mais en définitive bien plus pittoresques.
    Surtout le chef!
    Amitiés.

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    1. Vous me flattez, Nouratin. Il est vrai que le nouveau chef quoique pittoresque manque totalement d'intérêt.

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