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jeudi 12 janvier 2017

Eurêka !

Je voudrais, mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, évoquer aujourd'hui un des problèmes majeurs qui se posent à tout homme et à toute femme (quels que soient leur couleur, leurs convictions, leur orientation sexuelle, le prénom de leur belle-mère, la couleur de leur voiture, le montant de leur loyer, leur série américaine préférée, leur degré de dépendance aux drogues dures, leur consommation annuelle de charcuterie, leurs gains au loto, leurs talents culinaires, le temps qu'ils passent à regarder du porno sur leur ordi au bureau, etc.), à savoir celui de déterminer quelle est la boisson qui comble le mieux leurs attentes.

Je vois déjà s'élever vos protestations : une boisson doit être adaptée au moment de la journée où on la consomme ou aux plats qu'elle accompagne. Loin de moi l'idée de nier qu'il convient au réveil de tremper ses croissants dans un bol de whisky et que rien ne se marie mieux avec les sardines grillées qu'un chocolat bien sucré. Mais là n'est pas mon propos. Je parlais de LA boisson, capable de procurer à qui la boit une parfaite satisfaction après qu'il a eu soif.

N'étant pas soiffard de nature (je ne bois normalement qu'à l'apéro et durant les repas, souvent par pur vice), il faut que la température s'élève singulièrement pour que je ressente le besoin de consommer du liquide. C'est donc, logiquement, lors de mon séjour prolongé au Sénégal, voici plus de quarante ans que je me suis, en vain, mis en quête du breuvage susceptible non seulement d'étancher ma soif mais aussi, ce faisant, de m'en trouver comblé. Aussi est-ce avec conscience et méthode que je m'attaquai au problème. La bière fut rejetée pour son amertume et l'état où sa consommation en quantité vous laisse ; le vin rosé bien frais se montra méritant mis à part qu'il endort et vous laisse la bouche pâteuse ; le Coca, les sodas, la limonade offrent une sensation de satiété qui s'avère bien fugace. Restait l'eau. Quoique ma compagne d'alors l'eût déclarée être LA boisson, je ne retirai de ce liquide inodore, insipide et incolore qu'insatisfaction : tout au plus un pis-aller.

Depuis, les rares fois où je ressentais le besoin d'absorber force liquide (en temps de canicule) je me résignais à l'eau. Jusque voici un peu plus d'un mois. Sortant de l’hôpital de Tulle, dûment muni d'une longue ordonnance, je me mis à ressentir une soif quasi-permanente. C'était dû à un diurétique qui comptait au nombre des jolis bonbons qu'on m'avait prescrits. Matin, midi, après-midi, soir et même nuit j'avais une soif de rat. Allez savoir pourquoi, un jour où j'arpentais les allées du Super U de Seilhac (viande limousine ultra-coriace et choix réduit ), me vint l'idée d'acheter un flacon d'un litre et demi d'un breuvage oublié : le cidre puisqu'il faut l'appeler par son nom !

Le cidre, j'en avais fait l'expérience, durant mon enfance quand nous allions en Bretagne. Expérience peu convaincante. Dans les fermes où nous allions en visite, on en offrait aux enfants un petit bol. C'était du fait maison : souvent huileux et d'un goût bien âpre. Infect pour tout dire. Un peu plus tard, quand, mercenaire, j'aidai le Père Petit dans ses travaux maraîchers, j'obtenais, en sus de mon maigre salaire, une bouteille de cidre. On se serait cru en Bretagne ! En conséquence, je développai une certaine méfiance vis à vis de cette boisson. Mais revenons à notre Corrèze.

Donc, je fis l'emplette de cidre. Et ce fut la révélation. J'avais enfin trouvé MA boisson, LA boisson. Légère en alcool, douce sans excès, agréablement parfumée, faiblement pétillante, peu coûteuse : parfaite ! Depuis, je ne bois plus que ça (sauf à l'apéro) ! J'en suis à me demander si la gourmandise ne motive pas autant ma consommation que la soif permanente qui fut à son origine. Sans compter qu'une moindre consommation d'alcool favorise les chances qu'a mon foie de survivre à mon cœur ou à mes poumons (tous organes que, selon ma fille, la médecine se dispenserait de prélever sur moi si je lui léguai mon corps ) : que des avantages, je vous le dis.

VIVE LE CIDRE !

17 commentaires:

  1. Félicitations ! Je vais étudier ce cas clinique, vu que je suis dans une région où l'on produit du très bon cidre artisanal et bio. Pour ma part, en dehors du pinard à l'occasion et du Martini, mon péché mignon, je bois depuis quelques mois, au quotidien, des jus naturels de baies de la marque "The Berry Company", avec une prédilection pour le jus de baies de goji et celui de myrtille. C'est désaltérant et délicieux, et sans sucres ajoutés, surtout.

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    1. je me contente de cidre industriel, fabriqué en Bretagne. J'ai des goûts simples !

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  2. Pour le petit déjeuner, Ricard et pain beurré, c'est stupéfiant.
    Pour moi, bière et c'est suffisant.

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    1. Je ne suis pas très branché bière. Pour être exact, je n'en bois pratiquement jamais. Et pourtant... Quand j'ai vécu en Angleterre, j'en ai bu des quantités.

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  3. Mais oui, mais c'est bien sûr, et vous m'y faites penser. Même des buveuses d'eau comme moi, peuvent apprécier le cidre. Surtout s'il est brut ! J'avais l'habitude d'en boire en Bretagne. On allait l'acheter chez le producteur. Il était un peu trouble, signe de qualité. Mes petits-enfants en remplissaient mon verre : "Encore un peu de cidre, grand-mère ?" Légèrement pompette à force, je me mettais cependant à en faire des tonnes. L'idée d'avoir soûlé leur grand-mère les mettait en joie !

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  4. Tiens, il me semblait que le cidre faisait mal au cul. Ce doit donc être autre chose.

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    1. Selon une bonne vieille blague, ce serait le vin rouge vendu en litres à étoiles...

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  5. Une bonne rouelle de porc au cidre.
    Marie-France

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  6. Grand bien vous fasse! Des goûts et des couleurs...
    Amitiés.

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  7. sortant de l'hôpital de Tulle... tout est dit du pkoi de ce curieux billet :)

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  8. Vous avez eu de la chance. Comme je le disais, les cidres artisanaux étaient souvent redoutables.

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  9. Quelle excellente idée, que celle qui consiste à boire du matin au soir un truc alcoolique et sucré ! J'entends d'ici votre prochain diabète qui se frotte les mains…

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    1. J'espère qu'après l'intervention une nouvelle ordonnance exclura le diurétique et que par conséquent je retrouverai ma sobriété de chameau.

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