..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 25 avril 2012

Lettre à ceux qui veulent ressusciter Jacques Duclos





Les plus jeunes de mes lecteurs ne verront peut-être pas de qui je veux parler. Qui était Jacques Duclos ? Un brave, un très brave homme. Stalinien jusqu’au trognon. Avec cela sympathique comme tout, gardant de sa jeunesse un de ces accents haut-pyrénéen qui font qu’on ne peut être que bon.  Rondouillard, doté d’une faconde un rien rocailleuse, ce personnage influent du Komintern était du genre à qui on ne saurait en vouloir de vous envoyer au goulag tant il le fait avec  grâce. Une sorte de Poutou, en nettement moins con et autrement plus dangereux.

Ce personnage typique de la gauche qui tint au sein du PCF des responsabilités éminentes pendant près de cinquante ans, eut l’honneur de représenter son parti à la présidentielle de 1969. Il s’en tira avec  brio vu qu’il récolta un score à faire baver d’envie le plus Jean-Luc des Mélenchon : 21,27% des suffrages se portèrent sur sa personne. C’était bien mais insuffisant car MM Pompidou et Poher avaient fait bien mieux que lui. Il se trouva donc éliminé.

Entre les deux tours il connut une nouvelle heure de gloire lorsqu’il justifia son refus de donner à ses électeurs des consignes de vote sur la base qu’à ses yeux, les deux candidats en lice c’était « Bonnet blanc et blanc bonnet ». Ce qui se conçoit de la part de quelqu’un qui eût aimé que l’on n’ait le choix qu’entre « Goulag blanc et blanc goulag ».

Et c’est là que je voulais en venir. Il est fort probable que, sans forcément reprendre l’expression du vieux Jacques que son père n’aimait pas tant que ça, Marine Le Pen envoie à ses électeurs un message semblable. Et je la comprends : pour elle et son parti, une victoire de Hollande pourrait mener à une implosion de l’UMP et à une recomposition de la droite susceptible de créer des conditions qui leur seraient plus favorables. C’est de bonne guerre, c’est bel et bon, ça ne marchera pas nécessairement.

Maintenant, malgré tout le respect qu’elle mérite, cette tambouille électorale est peut-être acceptable pour un parti mais est-elle bonne pour la France ? Peut-on hypothéquer l’avenir proche au profit d’un futur plus lointain autant qu’hypothétique ?

La question, quoi qu’on dise, se pose en ces termes : Flamby président ou pas ?

Il est évident que si  l’on est  pour qu’on ajoute 60 000 bras cassés à l’armée des laxistes inefficients, que si l’on compte épouser le fils de la crémière en justes noces après avoir divorcé de sa légitime épouse, que si on voudrait que son voisin tunisien puisse élire des conseiller salafistes à la mairie,  que l’on souhaite payer davantage d’impôts, que si l’on est  pas choqué de permettre l’élection de ceux qui ne craignent pas de s’allier à des communistes héritiers directs des assassins de dizaines de millions d’humains, on peut répondre  oui.

Il est évident que  si l’on souhaite avoir pour président un personnage falot, professionnel de deuxième division de la politique, un tergiversateur, un remplaçant au pied levé, on sera servi.

Mais autrement ?

Sarkozy et Hollande, ce n’est pas la même chose ! S’abstenir, voter blanc, pour quelqu’un de droite, c’est voter Flamby.

mardi 24 avril 2012

Désespoir ? Vous avez dit Désespoir ? Comme c’est désespérant !








J’entends ici et là que le vote pour Marine Le Pen serait un signe de désespoir. A mon sens, c’est tout à fait le contraire.

Ma situation n’a rien de désespérée. Je n’attends rien  du point de vue matériel. Ma retraite suffit à mes petits besoins.  A part la maladie et la mort (et sauf accident, les deux sont inéluctables dans leur succession), je ne vois pas ce qui pourrait m’arriver de bien désespérant.

On parle encore de souffrance : là je comprends mieux. Il ne s’agit pas, faut-il le répéter, d’une souffrance matérielle mais morale.  Je souffre de voir le Front de la Haine (autrement nommé gôche qu’elle soit molle, dure ou extrême) s’acharner sans trêve à saper  les fondements de notre société.

Si je parle de Front de la Haine, c’est parce que sous leur masque bonasse, voire bienveillant et pourquoi pas généreux, ces gens-là ne savent que haïr.
Haïr leur pays avant tout. L’aimer, est  « franchouillard », rétrograde, c’est se montrer partisan du repli sur soi, être consanguin.
Haïr sa culture au prétexte que toutes se valent et surtout les autres.
Haïr le peuple français  de souche.
Haïr le système économique qui a fait qu’une immense majorité des gens d’ici mènent une vie confortable.
Haïr les riches.
Haïr l’ordre rebaptisé oppression.
Haïr la famille traditionnelle.
Haïr la liberté.
Haïr toute opposition, toute contradiction.
Haïr la religion catholique (et pas les autres).
Haïr, haïr et encore haïr...

Oh bien sûr, il leur arrive d’aimer… En fait ils aiment tout ce qui peut concourir à affaiblir le pays et tous ceux qui peuvent de près ou de loin lui nuire.

Le désespoir, la souffrance extrême mènent à la résignation qu’elle prenne, au niveau électoral,  la forme de l’abstention ou pire d’une molle adhésion aux partis du système.

Voter Marine Le Pen, pour moi, c’est taper sur la table, dire non à la résignation, envoyer un signal au parti dominant de la droite, lui dire que l’on existe et que plutôt que de tenter de séduire le Front de la Haine, quand il ne s’agenouille pas devant lui, il ferait mieux de défendre les valeurs qu’il lui arrive de proclamer comme siennes.  C’est un geste d’espoir.

lundi 23 avril 2012

Pets dans la toundra = 18 %




Je suis satisfait. Ce que j’attendais de ces élections s’est produit. A la limite, j’arriverais assez facilement à me passer du deuxième tour. Il est probable que le Candidat Normal ™ l’emporte. Quoique… 

Mais qu’importe ? A part quelques réformes à la mords-moi-le nœud  que sera-t-il en position d’infléchir ? Rien d’important ou sur quoi on ne puisse revenir. Et puis il y aura des législatives en juin...

Ce qui compte, c’est le signal fort envoyé à la « droite » de gouvernement. Il se peut qu’elle ne s’en remette pas.

En 2007, j’avais fait, comme beaucoup, l’erreur d’accorder à M. Sarkozy ma confiance à M. Sarkozy . Pour la première fois depuis longtemps,  je n’avais pas voté FN, pensant qu’il saurait tirer les leçons de 2002. Je m’étais trompé. Innocent passé l’âge, j’ai cru qu’ayant  réussi  à regrouper sous sa bannière l’ensemble de la droite, il allait mener la politique que j’attendais. Ce qui suivit (suppression de la « double peine », ouverture à gauche, etc.) me montra qu’il n’en était rien.

Je n’ai pas pour autant adopté la posture de l’anti-sarkozysme rabique. Tous les « arguments » de cette posture je les laisse à la gôche. C’est de son niveau. Une relative raideur du dos et des genoux me prive des joies d’un tel abaissement.  Laissons la fange aux porcs. Malgré toutes ses errances, Sarkozy m’est apparu et m’apparaît toujours comme un moindre mal.

De l’autre côté, l’arrivée de Marine Le Pen à la tête du FN et sa volonté de « dédiaboliser » ce parti, d’en faire une sorte de poujadisme de gôche ne m’inspiraient qu’à moitié.

D’où mes hésitations face à la position à adopter le 22 avril. Vote « utile » pour Sarkozy ? Vote « inutile » pour la seule candidate qui parlait de donner la priorité aux Français, de réformer le code de la nationalité,  qui mettait l’immigration au centre des débats ? J’ai hésité, j’en conviens. Et puis j’ai réalisé que ces calculs « stratégiques » étaient stupides. Mettant dans la balance l’essentiel et l’accessoire, j’ai fait mon choix et j’ai voté Marine.

Je me suis amusé à voir, hier soir, que les gens de gôche et leurs journalistes affidés, s’efforçaient de mettre en avant la courte victoire de M. Hollande et tentaient de faire comme si le tsunami n’avait pas eu lieu. Pour bien faire ils devraient, tant leur prétendu aveuglement est grave, adopter pour hymne « Tout va très bien Madame la marquise ».

Pour eux, c’est la crise : de pauvres benêts, ne sachant plus, pour cause de crise, à quel saint se vouer, se tourneraient en désespoir de cause vers la madone du mal ! Ces écervelés, il suffirait de les sermonner  un peu pour qu’ils retournent  dans le giron de la Sainte-Eglise conformiste.  Seulement, ces pauvres cons, il y a plus de vingt ans qu’on les sermonne. Sans résultat probant. Au contraire, ces tristes  idiots sont de plus en plus nombreux.  Ce serait à  vous faire douter du prêchi-prêcha moderniste s’il n’avait détruit vos derniers neurones !  

Je me demande combien de temps il faudra à la gôche, toute à la joie d’avoir mis un gros point de pourcentage dans les dents du sortant, pour réaliser que ça commence à branler sérieusement dans le manche et que tout ne se résout pas en envoyant quelques dizaines de milliers de braiilards agiter des drapeaux communistes devant un énergumène communiste.

Chez nous où le "désorienté" abonde :
Sarkozy : 30.5 % (+3.4%)
Le Pen : 26.47 % (+7.5 %)
Hollande : 24.7 % (+8.61 %)
Bayrou : 6.47 %(- 16.52%)
Mélenchon : 5.29%
Poutou : 1.17% (-4.28%)

dimanche 22 avril 2012

Que dire en ce beau jour ?




Comment ne rien dire qui puisse influencer le vote de mes concitoyens ? La seule mention  des élections  peut pousser ceux qui n’étaient pas au courant à y participer. Si je dis qu’il pleut, ça peut décourager l’électeur hydrophobe, si je dis qu’il fait beau  ça peut l’encourager à aller à la pêche. La plus grande prudence s’impose.

Donc : silence. Il sera toujours temps ce soir (après vingt heures) ou demain de se lancer dans de fines analyses. Allez, bon dimanche à tous ! Faites ce que bon vous semble !

Je dénoncerai à la kommandantur   qui de droit tout commentaire susceptible d’influencer le fragile électeur.

samedi 21 avril 2012

Mon vote est sans importance et c’est tant mieux !




Les sondages se suivent et se ressemblent. A un rien près : Tartempion est en train de dépasser Machin-Chose ! L e jour suivant, Machin-Chose repasse devant tandis que Trucmuche gagne du terrain sur Bidule et que L’Autre-Andouille est en passe de jouer les trouble-fêtes. Tout cela est d’autant plus passionnant que ces variations se font en général dans le cadre de la marge d’erreur des  deux pour cent qu’implique un sondage portant sur mille personnes.

Ça donne à penser : on peut s’imaginer fin stratège ! Mon vote doit-il  être utile dès le premier tour ? Dois-je plutôt exprimer mon mécontentement, mon scepticisme, ma défiance par un vote protestataire ? Devrais-je plutôt, au risque de faire échouer  Tartempion, voter pour l’Autre-Andouille qui s’est clairement positionné sur la question de la piéride ? Un excès de confiance en la qualification et la victoire (que je souhaite)  de Bidule ne risque-t-il pas en me faisant voter  au premier tour pour  Machin-Chose  qui parle à mon cœur de mener à l’élimination de mon favori du deuxième ?

Ces hésitations sont totalement stériles : à quoi bon se prendre pour Napoléon quand on n’a pas d’armée ? Je m’explique : je ne sais pas pour vous, mais personnellement je ne dispose que d’une voix. Il est fort peu probable que celle-ci se trouve en position d’éliminer Trucmuche ou Bidule. Même si j’allais à la pêche dimanche, il est totalement improbable que ça change quoi que ce soit.

Si j’étais un faiseur d’opinion suivi par quelques millions  de fans mettant en pratique le moindre de mes conseils, proclamer mon intention aurait un sens. Ce n’est, et c’est heureux, pas le cas. Imaginez que mon jugement soit erroné ? Que je conseille de voter Tartempion et que celui-ci soit le fossoyeur de la France, de l’Europe, voire du monde et de sa banlieue ? Tandis que bidule avait en mains les clés de la félicité universelle ! Quelle responsabilité ! Dieu merci, mon choix est sans importance. Je garderai donc le secret de mon vote.

En fait, ces sondages ne tendent  qu’à manipuler des millions de petits Napoléon en puissance. Si, comme ceux qui les commandent et les commentent l’espèrent, ces stratèges en chambre sont suffisamment nombreux à se livrer à leurs fines analyses, le sondage aura servi à quelque chose. Sinon, il sera comme nul et non avenu.

J’ai donc décidé de voter selon mon cœur, pour celui ou celle qui, en gros, se trouve le plus près ou le moins loin de mes aspirations. Au moins sur des points essentiels. En ne tenant compte d’aucun sondage. Si d’autres préfèrent voler au secours de la victoire, voter utile, protester, envoyer je ne sais quel message, qu’ils le fassent ! 

Je voterai sans aucun état d’âme, assuré que ma voix n’est qu’un pet dans la toundra.

vendredi 20 avril 2012

Pour des candidats originaux




Cette campagne, faute d’être passionnante, sauf bien entendu pour les plus vrais, les plus durs, les plus tatoués des militants, aura toujours eu le mérite de proposer aux suffrages des français  la première candidate vraiment originale.  Europe Ecologie Les Verts, a choisi de distraire les Français en présentant Eva Joly.  Dotée d’un accent Norvégien tout à fait réjouissant, cette ancienne magistrate plutôt que de nous bassiner  avec les habituels thèmes « verts » préfère  nous entretenir des « affaires » de corruption, sa marotte. Elle le fait avec  cette hargne qui l’a rendue si sympathique aux yeux de tous.

Certains commentateurs parlent d’erreur de casting. Il n’en est rien. Eva Joly, c’est l’avenir en marche.  Le candidat original est le futur de l’élection. Lui seul sort l’électeur de sa torpeur.

Dans la logique de cette première tentative, ne serait-il pas souhaitable qu’à l’avenir TOUS  les partis présentent un candidat  originaire d’un pays étranger,  en ayant conservé un fort accent, ayant exercé avec passion une profession et qui parlerait principalement des problématiques des son ancien métier ? Un candidat vraiment ORIGINAL ?

Quelques suggestions :
Un ( e ) gynécologue bulgare
Un ( e )charcutier ( e )  espagnol ( e )
Un ( e ) dentiste chinois ( e )
Un ( e ) thanatopracteur (trice) camerounais ( e )
Un ( e ) installateur (trice) de cuisines irlandais ( e )

Ainsi la campagne prendrait de nouvelles couleurs, on y évoquerait des thèmes jusqu’ici négligés comme la recette du boudin noir, les avantages de l’évier encastré, les problèmes de la ménopause, la pose d’implants dentaires ou comment partir en beauté, le tout dans un français fantaisiste. A ceux qui mettraient en doute l’intérêt de ces nouveaux domaines, je demanderai simplement de les comparer aux sujets actuels.

En attendant ce beau jour, je ne peux m’empêcher de redouter que la campagne d’entre deux tours ne soit terne : Qui nous parlera des « bougnoles » ? Qui dénoncera les manigances des « Lepinistes » ? Qui déclarera s’être « bossé la gueule » ? Je sens qu’on va s’ennuyer…