..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 24 juin 2013

L’échec des prêcheurs



Ils sont partout : à la radio, à la télé, dans la presse écrite, à l’école (de la maternelle à l’Université), au cinéma, dans la chanson et accessoirement dans les partis de gauche. Ils confisquent la parole et balancent à tout vent leur catéchisme. Les thèmes qui leur déplaisent sont interdits par la loi puisque tout propos contraire à leur doxa est bientôt taxé de raciste, trucophobe et pour tout dire antirépublicain.

Et avec tout ça, on obtient Villeneuve-sur-Lot.

Je serais prêcheur de gauche (ou de « droite modérée »), je finirais par me poser de menues questions sur l’efficacité de mes sermons. Prêcherais-je dans le désert ? Ne m’adresserais-je qu’à des convertis dont le nombre fond comme neige au soleil ? Serais-je lassant ? Comme Guillot ne me croirait-on plus quand je crie au loup ?

Alors, bien sûr, il y a la crise, le chômage, le repli sur soi,  la peur et le recours aux « extrémismes » que cela engendre. Mouais… Seulement, du populisme, de l’ « extrémisme », il y en a aussi à gauche et ce n’est pas vers lui que le mauvais peuple se tourne. A croire que le discours de gauche ne séduit plus et qu’il serait grand temps d’en changer.

Au lieu de cela, les prêcheurs s’enferrent dans un discours qu’ils tendent à radicaliser suivant le vieil adage qu’on ne change pas une équipe qui perd, certains que leurs idées sont largement partagées. Et pour cela, ils s’appuient sur des sondages qui semblent les conforter. Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que leur terrorisme intellectuel pousse les braves gens à mentir. Si le clergé juge telle ou telle opinion  quasi-criminelle et trucophobe, les plus timorés ne vont pas prendre le risque de se prononcer pour. Ils affectent de partager ce qui est « acceptable ». Tout le monde est amusé quand les Français disent que leur chaine préférée est « Arte » alors qu’ils regardent plutôt « Secret Story » ou « Fous-la moi toute ». En revanche, on prend au sérieux les enquêtes sur les thèmes sociétaux,  on y adapte son discours et on s’étonne quand les votes démentent les « opinions »…

Les épouvantails ne font plus peur à personne. Seulement, quand, depuis des décennies on a rabâché les mêmes antiennes, en changer risquerait de choquer et d’éloigner ceux qu’elles ont su séduire.

Prêcheur n’est pas un métier facile…

En prime : quelques mots de l'ami Peillon, qui font regretter qu’on n’accorde pas plus de publicité aux propos de ce prêcheur tant avec lui les choses sont claires.


dimanche 23 juin 2013

Peillon ? Un nain pour le moins inquiétant !



Dans la continuité de mon billet d’hier et afin d’en préciser certains points, je voudrais soumettre à la réflexion de mes lecteurs les deux citations qui suivent. La première est de Bernard  de Chartres, philosophe platonicien du XIIe siècle. Nous devons la seconde à  M. Vincent Peillon, actuel ministre de l’Éducation Nationale. J’avais mis cette dernière en lien dans mon précédent billet, mais vu le peu de gens qui l’ont suivi (je vous espionne !), je crois utile d’y revenir.

 « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants de telle sorte que nous puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute stature des géants. »

« La révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. » in La Révolution française n’est pas terminée (Seuil, 2008)

Le maître de l’École de Chartres s’inscrit dans une tradition dont sa célèbre phrase fait l’éloge : le penseur moderne ne voit plus loin que ses prédécesseurs que parce qu’il s’est grandi par leur étude.

En revanche, M. Peillon, lui, dans son délire,  nie toute continuité. Un homme nouveau est né en 1789 ! L’école a pour but d’éradiquer des cerveaux enfantins toute notion antérieure  à l’ « année sans pareille ». Si Saint Paul (Ephésiens, 4, 22-24), dont ce passage semble inspiré, appelait le chrétien à se dépouiller du vieil homme pour revêtir l’homme nouveau, il s’agissait d’une démarche individuelle consistant à quitter l’erreur pour la vérité, le péché pour la sainteté ; son plagiaire moderne assigne ce rôle à l’école, église dont les maîtres sont le clergé. Ça fait froid dans le dos !

Ce texte est celui d’un « penseur » totalitaire. L’émergence de cet homme nouveau, suscitée par l’école me fait songer à cette horreur que fut la révolution culturelle du boucher Mao Zedong. Oh, bien sûr, il n’est  pas question d’action violente mais si les méthodes diffèrent, le but demeure le même. Dire que c’est à ce nain sectaire et délirant  juché sur rien qu’on confie notre jeunesse !

samedi 22 juin 2013

La folie ordinaire des anti-catholiques



Je parle avec d’autant plus de détachement de cette question que je ne suis pas croyant, mais alors pas du tout. Je suis même exempt de toute angoisse métaphysique et mes aspirations à la spiritualité ne dépassent pas celles du hanneton de base.

Je compte parmi mes amis virtuels du Net un grand nombre de catholiques, parfois très fervents que j’apprécie. Dire qu’ils ne sont pas un tout petit peu réacs serait mentir mais c’est plus leur gentillesse et leur ouverture d’esprit qui me fait les apprécier que leur foi ou leurs opinions. Il est rare que je décèle chez eux la moindre trace de soupçon de ce tempérament abominable qui, du point de vue de leurs ennemis, devrait être leur caractéristique principale.

Car, en dépit de la déchristianisation et de l’ouverture d’esprit croissante dont a pu faire preuve le catholicisme et ses fidèles, certains, situés presque exclusivement (notez mon sens de l’euphémisme !) à gauche de l’échiquier politique, continuent  de combattre cette religion comme si elle était toute puissante et que nous en étions encore au temps de l’obscurantisme et de la Sainte  Inquisition dont ils ont par ailleurs une vision largement fantasmée. La rage avec laquelle ils vitupèrent le pape et ses ouailles confine à la folie.

Dans son poème Est-ce ainsi que les hommes vivent ?  (Le Roman inachevé,  1956), Louis Aragon  évoque « un temps déraisonnable » où « on prenait les loups pour des chiens ». Il semblerait que ce temps soit revenu et qu’incapable d’identifier les menaces réelles, nos Don Quichotte à la triste intelligence prennent pour compenser les chiens pour des loups. Alors qu’ils bichonnent et protègent une religion pratiquant ce que sont, selon leurs propres critères, l’obscurantisme et la pensée totalitaire, ils réservent leur rage à ceux qui leur sont proches et de la culture desquels découle les aspects les plus aimables de leur « idéal ».

Car, curieusement, ce n’est pas au Botswana ou en Mongolie qu’a pris naissance l’idéal socialiste mais bel et bien en terre chrétienne. Il faudrait être aveugle et borné pour le nier. Ils le sont.  Il est vrai que comme leurs ancêtres des « Lumières » ils tendent à croire à la « Raison », notion miraculeusement née hors de tout substrat culturel.   

Comme des adolescents en crise, ils en veulent à leurs parents de n’avoir pas toujours été parfaits et surtout de ne pas épouser leurs lubies. Pour tenter de bien faire, le Pape devrait rejeter en bloc le catholicisme et toute son histoire, se faire le chantre du mariage gay, encourager la luxure, l’avortement, le divorce et chérir le collectivisme et le progrès dans tous leurs excès. Serait-ce suffisant ? J’en doute fort.
 
Car quoi qu’elle prône ou fasse, toute institution antérieure à ce début de l’histoire que fut la « Grande Révolution de 1789 » (cf. les écrits délirants de M. Peillon) est, pour les tenants du « Progrès » haïssable. Ainsi peuvent-ils considérer avec bienveillance voire accueillir avec ferveur tout ce qui ne s’inscrit pas dans nos traditions.  Ce ne sont pas tant le fait religieux ou les dogmes qui les font écumer, c’est surtout une religion, celle du pays où plongent leurs  racines abhorrées. 

Haine de soi et de son histoire sont les deux mamelles d’un « progrès » qui s’occupe davantage de détruire tout passé ( « Du passé, faisons table rase ») que de construire un modèle nouveau assis sur des bases séculaires.  Il leur faut une société sans fondations. Comme si l’on pouvait ainsi bâtir quoi que ce soit de durable…

vendredi 21 juin 2013

Car il est bien court, le temps des fraises…

Les captures du jour (300g, et ce n'est qu'un début!)


Dans un billet d’une drôlerie sans pareille paru il y a juste un an et que je ne saurais trop recommander à mes lecteurs de lire ou relire, j’exprimais ma juste colère contre cet immonde salopard de merle qui déshonorerait l’ensemble de ceux qui portent plumes (à part bien entendu les écrivains, les girls des music-halls et nos amis des Gay-prides) si ceux-ci avaient quelque honneur. Devant une telle attaque, on aurait pu penser que, pris de remords suite à un examen de conscience, le merle aurait amendé sa conduite. Que nenni ! Il continue de boulotter mes fraises comme si de rien n’était. Vous me direz que les merles ne me lisent pas. Qu’en savez-vous ? Je vous trouve bien péremptoire !

Mais revenons à notre sujet. La fraise est un fruit délicieux, qui, cueilli à pleine maturité, a un goût sucré et un arôme sans pareil. Dans ma jeunesse, à Marcoussis, avant que l’agglomération parisienne ne vienne s’amalgamer le village, de nombreux maraîchers entreposaient devant leur porte leurs récoltes du jour avant que des transporteurs ne les emmenassent aux halles de Paris. Les soirs de chaleur le village entier embaumait la fraise.  Combien de livres en mangeais-je par jour quand j’aidais  le vieil Albert à leur cueillette ? Mais foin de nostalgie.

La fraise présente sur ses cousins le haricot et le petit pois un avantage important : sa couleur rouge vif évite qu’elle ne se confonde avec son feuillage. J’ai souvent pensé que si Dieu avait réfléchi sérieusement à la question il aurait fait pois et haricots rouges de manière à en faciliter la récolte.  D’un autre côté, en les faisant de cette dernière couleur, peut-être seraient-ils devenus  la proie des merles ? Il est toujours aisé de critiquer les Créateurs …

Les fraises ont cependant le défaut majeur  de pousser au ras du sol, ce qui demande au récoltant de se pencher bien bas pour les ramasser. C’est ce qui donnait tout son sel à cette plaisanterie que se voyait adressé tout porteur d’échelle « Alors, on va aux fraises ? ». Dieu qu’on savait rire en ce temps-là !

Comme tout être un peu raisonnable la fraise n’aimait pas trop voyager. Elle avait tendance à vite tourner. Mais ça, c’était avant.  On a mis au point des variétés qui supportent le voyage. Elles sont grosses, insipides, mais quand elles vous arrivent du fin fond de l’Andalousie, seule la moitié inférieure de la barquette que vous achetez est pourrie. Il faut attendre le lendemain pour que toutes le soient. C’est ça le progrès !

L’idéal est donc de cultiver des espèces traditionnelles dans son jardin et d’attendre leur parfaite maturation pour les déguster sans apport de sucre. Encore faut-il avoir un jardin. Et cette condition remplie, le fruit mûr attire le merle et d’autres prédateurs  comme ces saletés de fourmis et les répugnantes limaces. Alors, si on se refuse à ne manger que les miettes de ces sagouins, mieux vaut les cueillir avant qu’ils n’attaquent.

Pour terminer, et sans vouloir la flatter, je voudrais signaler que grâce à ses qualités multiples, la fraise a su conquérir, entre autres, le cœur de nos bons rois Henri III et IV (qui en ornèrent leur cou), du tourneur-fraiseur, du dentiste (qui en firent un outil), du veau et de l’agneau (qui s’en enveloppent les intestins) avant que les gourmets ne la récupèrent pour la déguster en blanquette.

P.S. : En ce jour de grand massacre auditif, soulignons que la fraise ne participe pas à la fête de la musique. Je ne saurais donc trop conseiller à Didier Goux de se réfugier dans un carré de fraises afin de profiter des avantages de la vie au grand air sans subir d'agressions sonores.

jeudi 20 juin 2013

Ma santé m’emmerde !



Pour les bien portants, les non-hypocondriaques, en général on passe l’essentiel de sa vie sans voir un médecin beaucoup plus d’une fois par an et encore. De temps en temps, un consciencieux vous fait faire des analyses. Elles sont parfaites ou presque. R.A.S.

Et puis arrive la cinquantaine et ça se corse. On commence à vous trouver  trop de ci, pas assez de ça, votre taux de truc est « inquiétant », quand à celui de machin… Et l’analyse en entraîne une autre, plus fine.

Et ce bouton, là, ça s’rait-y pas un p’tit cancer de la peau ? Oh, rien de bien méchant, mais quand même…  Allez hop ! Chez le spécialiste ! Et pas de discussion ! Re-analyse. C’était bien ça ! Intervention !  Puis surveillance…

Et le cœur ? Il y a des trucs bizarres… Cette douleur fugace qui vous scia un soir, ça s’rait-y pas un signe avant-coureur de l’infarctus qui, vue votre déplorable hygiène de vie, devrait logiquement vous terrasser un de ces quatre ? Et vlan, en observation ! Une fois bien observé, on vous colle un traitement à vie. Ne serait-ce qu’à titre préventif. Avec visite chez le bon docteur pour le renouvellement et chez le cardiologue une fois l’an. Une crise de tachycardie ? Et toc, que je te colle un appareil qui va te faire un électrocardiogramme sur vingt-quatre heures des fois que…

De fil en aiguille, on passe de plus en plus de temps à voir de plus en plus de médecins. Des gens généralement bien élevés et propres sur eux. Un seul défaut : leur petite fixette sur la santé. Il est vrai qu’un médecin qui n’en aurait rien à foutre… N’empêche, ils sont lassants : faudrait pas boire, pas fumer, manger sainement, faire du sport. Et quoi encore ? Quand ils sentent que, selon vous, leurs bons conseils ils peuvent se les carrer quelque part, ça les rend maussades. Ils préfèrent les bons petits soldats, ceux qui qui les prennent pour une seconde maman et qui disent « le médecin m’a interdit les sushis et le lait de jument fermenté »…

D’un autre côté, le jour où j’ai fait une crise de colique hépatique, j’étais bien content qu’un chirurgien vienne m’enlever la vésicule. Quoique, vue l’intensité des douleurs, au bout de dix heures un gars serait venu me coller un bon coup de bêche derrière les oreilles, je lui aurais également dit merci…

En résumé, en dehors des urgences, je crois que la prise en charge médicale d’aujourd’hui est surtout faite pour ceux qui tiennent absolument à vivre indéfiniment. Ce n’est pas mon cas. Tant que je le pourrai, j’entretiendrai mes vices. Avec le taux de triglycérides qui me plaît. Des cancers du poumon, de la gorge, de la langue, de l’estomac, du colon ou de l’AVC et de l’infarctus qui tous me pendent au nez qui gagnera la course ? J’aurais une petite préférence pour un truc qui me laisse le temps de ranger mon bureau mais dans le fond je m’en fous. Et n’importe comment, on ne me laissera pas le choix.

Sans compter qu’une mort accidentelle est envisageable. Qui dit qu’un chasseur à la vue basse ne me prendra pas pour un lièvre (bien que je n’en aie pas le bec) ? Qu’une moissonneuse batteuse  ne viendra pas, fléau de Dieu moderne, me moissonner ? Qu’un taureau joueur ne me prendra pas pour une sorte d’El Cordobes ? Se promener dans la campagne présente tant de risques…