..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 5 novembre 2014

Bon poumon, bon œil



Ma journée d’hier fut  du genre médical, c'est-à-dire désagréable. Avant-hier  une visite de routine à mon bon médecin m’avait valu la prescription d’une radiographie des poumons suite à une longue période de toux et de rapide essoufflement. Je me suis donc rendu à la clinique et y ai attendu que me fût communiqué le résultat. Mon optimisme naturel me poussait à envisager qu’on me diagnostiquerait le cancer ou la bronchite chronique que cinquante ans de tabagisme intensif m’auraient normalement mérité. Et l’un ou/et l’autre à leur stade ultime…

La lecture du commentaire me laissa perplexe. Être affecté d’un « Majoration de la trame péri-broncho-vasculaire en lobaire inférieur droit compatible avec une condensation débutante ou au décours », je ne sais pas ce que ça vous dit, mais à moi, rien. Toutes les hypothèses restant ouvertes, je décidai donc d’aller voir mon praticien pour qu’il m’explique un peu les choses.  Ça tombait bien, vu qu’il me fallait descendre au bourg voisin pour y récupérer ma glycine enfin arrivée. Malheureusement, contrairement à mes attentes, mon bon docteur ne consultait pas : je dus me contenter de son confrère qui m’expliqua les choses : il ne s’agissait que d’une banale infection au bout de laquelle une huitaine de jours d’antibiotiques viendraient. Pas plus de cancer ou de bronchite chronique que de beurre au tribunal…

Avant de me rendre à la clinique, j’étais passé chercher mes nouvelles bésicles chez M. Générale d’ Optique, le bon lunettier. Comme je le redoutais, en les essayant, je constatai que si ma vue de loin était meilleure, il m’était impossible de lire avec. La feuille qu’il me tendit me parut trapézoïdale et dessus les caractères étaient  illisibles. On procéda à des réglages qui n’y changèrent rien. Il vérifia la correction des verres. Mon inquiétude montait. L’opticien se voulait rassurant. Ça allait s’arranger, j’avais le temps de m’y faire,  un mois pour changer les verres en cas d’inadaptation.  La chose à faire était d’attendre le matin suivant, de les porter dès mon lever et on verrait ce qu’on verrait (c’est bien le cas de le dire !).  J’emportai les lunettes à regret, convaincu que tout ça allait mal se passer. 

Bien entendu, dès mon retour de consultation, je me lançai dans de nouveau essais. Ils s’avérèrent navrants : je ne voyais pas plus nettement les touches du clavier que je ne pouvais lire ce qui apparaissait sur mon écran trapézoïdal quelle que soit la manière dont je chausse les montures et malgré les diverses torsions que je leurs faisais subir. Je revins à mes anciennes lunettes.  J’avais beau me dire que demain ça irait mieux, qu’on verrait bien  (cf. supra), je me voyais perdre un temps fou en inutiles aller-retour  à Vire, que ça allait se terminer par un conflit, que j’avais stupidement gâché plus de 400 €, que j’allais devoir tout recommencer à zéro : nouvelle interminable attente d’un rendez-vous avec  l’ophtalmo, nouvelle ordonnance, nouvel opticien. Bref, un  vrai parcours du binoclard.

Et puis ce matin j’ai suivi les conseils de celui que j’étais venu à considérer  pseudo-lunettier  et véritable escroc. J’ai pris sans conviction mon recueil de mots-croisés et malgré un début dans le flou, petit à petit, mes yeux se sont accoutumés  aux verres, ma vision s’est faite nette. Et c’est avec  mes nouvelles  lunettes que je tapote le clavier d’un ordinateur dont l’écran n’a plus rien du trapèze.

Donc, pas de drames. Si l’on exclut de cette catégorie le fait qu’en vieillissant la vue déconne, on attrape plus facilement des infections pulmonaires et il faut bien se résigner on à remplacer des dents qui se font la malle…

mardi 4 novembre 2014

Réchauffement climatique et nouvelles populations



Le GIEC nous annonce qu’à moins de changer incessamment notre mode de vie nous allons assister à un réchauffement global pas piqué des hannetons : entre autres catastrophes, Bordeaux connaîtra le climat andalou et dans les régions du nord-ouest le climat deviendra  plus humide que jamais.

Une chose m’étonne : on ne rapproche jamais bouleversement climatique et  immigration. Les mêmes qui nous mettent en garde contre le réchauffement sont en faveur du brassage des populations et du métissage. Comment ne pas y voir de contradiction ?

Les populations qu’on nous conseille d’accueillir à bras et draps ouverts viennent de pays où le climat est  généralement plus chaud que le nôtre. Le réchauffement aurait donc pour effet que ces braves gens se sentiraient moins dépaysés et plus à leur aise quand ils arriveraient sur notre sol. Voudrait-on, en limitant la hausse des températures, que perdurent les souffrances que leur inflige un climat mal adapté ? N’est-il pas du devoir d’un hôte digne de ce nom de faire tout son possible pour que ses invités se sentent le mieux possible chez lui ?

Un minimum de cohérence exigerait donc, à moins que l’on manque d’humanité,  que l’on soit pour l’immigration de populations exotiques ET le réchauffement ou contre les deux.

lundi 3 novembre 2014

Moments of pure bliss !



Une des différences entre des romans de P G Wodehouse commandés en Angleterre et une glycine expédiée de la Drôme est que les premiers arrivent bien plus vite que la seconde. J’ai donc pu me plonger dans leur lecture et, comme les plus anglophones de mes lecteurs l’auront déjà appris, cela me procure de  purs moments de bonheur.

Mes craintes d’un texte original difficile à saisir parce qu’écrit dans un anglais un brin archaïque ou alambiqué se sont vite évaporées. Comme le soulignent les nombreux extraits de critiques qui ouvrent le volume, la langue de Mr Wodehouse est d’une rare perfection et d’une limpidité totale. Elle recèle bien quelques expressions passées de mode que j’ai en vain cherchées dans mon Unabridged  Harrap’s mais peut-il en aller autrement lorsque l’on lit un auteur né dans le dernier quart du siècle avant-dernier ? Le sens des expressions se devine par le contexte et leur côté suranné ne fait que renforcer l’ambiance régnant dans la société révolue que dépeint l’auteur. L’emploi d’un  anglais pur et élégant a pour conséquence de rendre la traduction aisée même si on perd ici ou là quelques trouvailles comiques idiomatiques.

Si vous ne dominez pas le parler d’Outre-Manche, vous pourrez donc prendre plaisir à entrer dans le monde de Wodehouse via les traductions parues dans la collection 10/18. L’œuvre se compose d’une centaine de volumes et s’organise en divers cycles dont les principaux sont les Jeeves et les Blandings. Les premiers, qui narrent les aventures d’un majordome et de son aristocratique employeur Bertie Wooster , ont fait au début des années 90 l’objet d’une série culte de la BBC, hélas inédite ici. Les seconds se passent dans le château de Blandings, demeure du Comte d’Emsworth, personnage dont la distraction et l’amour des cochons font un divertissant excentrique. Il est entouré d’un majordome, de domestiques et de parents qui participent à l’établissement d’un climat qu’on ne saurait trouver que dans la description amusée de l’aristocratie britannique de l’entre-deux-guerres.

Et l’intrigue me direz-vous ? Sans en être un point faible, on ne peut pas dire non plus que ce soit le principal intérêt de ces romans. Si vous êtes en recherche d’épiques aventures, de sourds complots, de tragiques machinations, de grandiloquents malheurs, d’érotisme brûlant, de plaies, de bosses et de carnages, passez votre chemin : les histoires sont légères et fines comme le style qui les narre. Il s’agit  ici de se distraire !

Au moment où la verve de Mr Robert Rankin dont les romans me ravirent un temps  me semble s’essouffler et où le long automne normand incite plus aux plaisirs du  livre  qu’aux travaux extérieurs, je suis heureux d’avoir découvert cette abondante mine de bonne humeur. Lecture futile, peut-être mais à l’exemple du bon Jean-Roger Caussimont , je suis  de plus en plus léger…

dimanche 2 novembre 2014

Le bon et le mauvais casseur.



Il ne s’agit pas d’une faute de frappe : je ne vais pas traiter des chasseurs de gallinettes cendrées mais des braves jeunes gens qui en mémoire d’un des leurs tombé au champ d’honneur expriment avec véhémence leur tristesse en mettant nos jolies agglomérations à feu et à sang.

Comme c’est bien connu de ceux qui le savent, en fait, les mauvais casseurs sont des policiers déguisés, justement, en casseurs dont le seul rôle est de ternir la réputation des bons casseurs qui eux se caractérisent par leur répugnance à casser quoi que ce soit, un pacifisme en béton désarmé et un amour fou pour l’ordre et ceux qui tentent de l’assurer face à leurs collègues déchaînés.

On peut donc supposer qu’avant la manif pacifique, les forces de l’ordre se répartissent les tâches. Selon quel mode désigne-t-on qui sera casseur et qui sera en uniforme ? En tirant à la courte paille ? Suivant un roulement ? Ça ne peut pas être sur la base du volontariat, vu qu’il semblerait qu’on compte généralement plus de blessé du côté des soi-disant défenseurs de l’ordre que du côté des enragés lanceurs d’engins incendiaires. Les rôles répartis, tout ce beau monde se rend à la manif et fait son boulot. Masqués, casqués, armés de barres de fer, de cocktails Molotov et de bouteilles d’acide, les faux protestataires attendent que la manifestation touche à sa fin pour entrer en action.  Ils cassent et incendient tout ce qui est susceptible d’être cassé et incendié tandis que leurs collègues s’en prennent à d’innocents passants à grands coups de matraque. De temps à autre, les policiers en tenue attrapent un des pseudo-manifestants qui fait mine de se débattre un peu, l’emmènent dans un car afin qu’il s’y repose et quand les choses sont calmées, ils rentrent tous à la caserne prendre le pot de l’amitié et refaire le match.

Je suppose que durant les conversations joyeuses qui suivent certains reproches sont échangés, des « casseurs » blâmant  leurs opposants pour les avoir confondus avec d’innocents passants ou de pacifiques manifestants et leur avoir en conséquence administré une mémorable dérouillée  tandis que du côté de l’uniforme on tend à conseiller aux casseurs de mettre un peu moins d’essence ou d’acide dans leurs bouteilles parce que ça fait quand même des dégâts… Mais bon, on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs…

Ainsi, le discrédit ayant été mené à bien, on se prépare à la prochaine manif où l’on discréditera si possible encore plus. Ne riez pas, on peut lire ici ou là ce genre d’arguments. On m’a même reproché, dans un commentaire sur un mien article de ne pas connaître ce que chacun sait depuis plus de 40 ans. J’ai hypocritement répondu, pour tenter de me  faire pardonner cette terrible lacune,  que j’avais été très occupé ces derniers temps…

Une autre approche du phénomène des casseurs consiste, tout en reconnaissant l’existence de VRAIS casseurs à en minimiser le nombre : ils sont tout au plus une poignée, une grosse quinzaine ou une petite vingtaine à tout casser (jeu de mots !). On se demande alors comment des compagnies entières de CRS ou des escadrons de gendarmes mobiles n’en viennent pas à bout en quelques minutes…

La première théorie est gauchiste. La seconde plus modérée. Mais quelle que soit celle que l’on adopte, elle permet à la gauche de se dédouaner de certaines conséquences impopulaires des manifestations qu’elle organise.  Et dans le pire des cas de ne blâmer que du bout des lèvres les gentils extrémistes dont elle ne craint pas de souligner le côté « généreux » de la démarche, mêmes si ponctuellement elle mène à de contestables débordements…

Curieusement, il est à parier que si des groupuscules d’extrême droite mettaient le pays à feu et à sang tous les trois quatre matins, on déclarerait la République en danger alors que, ce faisant, les trublions gauchistes ne sauraient rien remettre en cause…

samedi 1 novembre 2014

Miscellanées de Toussaint



Après la journée estivale d’hier, le temps s’est mis à la pluie : un vrai temps de Toussaint. Et après ça, certains viendront dire qu’il n’y a plus de saisons !

Hier, tandis que j’écoutais le Jeu des Mille Euros (dont je m’enorgueillis d’avoir gagné le banco il y a une dizaine d’années), l’émission s’est brutalement arrêtée et a été remplacée par de la musique. S’étaient-ils mis en grève ? Je repoussai cette hypothèse car en général ils ne le font pas au milieu d’un programme. L’armée venait-elle de se lancer dans un coup d’État ? En allumant BFM pour voir quel général présidait désormais aux destinées de la France, je fus un rien désappointé en constatant que la source du mutisme de la RSC™ n’était qu’un simple incendie pas forcément criminel.

Des amis m’ayant expédié une glycine par Chronopost, ils furent contactés par ladite entreprise car l’adresse qu’ils avaient inscrite sur l’envoi paraissait insuffisante à ces braves gens. Ils eussent souhaité plutôt qu’un simple lieu-dit  et le code postal suivi du nom de la commune qu’y figurât une rue et un numéro. Curieuse exigence vu qu’en notre beau pays il existe des milliers de villages où les gens n’ont que ce genre d’adresse et que depuis des années j’y reçois sans problème des colis y compris via Chronopost. Parti jeudi, le colis, s’il arrive jamais (mes recherches sur leur site me disent qu’ils n’ont aucune information sur un quelconque objet portant ce code !), aura mis bien plus que les vingt-quatre heures prévues pour l’acheminer. Dans quel état sera la glycine ?

Parlant de colis, j’en ai reçu un hier contenant deux romans de PG Wodehouse en anglais. Ravi par son humour, je voulais me rendre compte de ce que donnait le texte original. A mon grand dam, en lisant la quatrième de couverture de l’un deux je réalisai que Something fresh  était le même roman que Bienvenue à Blandings que j’étais en train de lire.  La traduction des titres est souvent fantaisiste… Je n’ai pas tout perdu vu qu’il me restait une quarantaine de pages de la traduction  à lire… A l’avenir je me montrerai plus attentif au titre original.

Là-dessus, heureuse Toussaint à tous !